Lancement de l'association « Inspecteurs de l'éducation sans frontières »
Posté le Jeudi 26 Mai 2011 à 21:36 par Amon-Ra (3878 lectures)
« Inspecteurs de l'éducation sans frontières » : tel est le nom d'une nouvelle association lancée par des inspecteurs de l'éducation en activité ou à la retraite et présidée par Michèle Sellier, Igen honoraire et ancienne recteure. Elle détaille pour AEF les ambitions de cette association dont les statuts ont été déposés le 7 mai 2009.
AEF : Quel est l'objectif de cette association ?
Michèle Sellier : Il s'agit de mettre notre expérience d'inspecteur à la disposition d'institutions internationales, d'autorités gouvernementales, de systèmes éducatifs ou de personnes physiques ou morales dont le but est le développement équitable et efficace de l'éducation. Alors que les inspecteurs n'ont pas toujours une très bonne image, nous voulons nous mettre au service d'autres pays pour aider à la rénovation de systèmes éducatifs. Nous exercerons un rôle de conseil, d'appui, en aucun cas de contrôle.
À titre personnel, je suis par exemple déjà intervenue en Algérie pour développer les projets d'établissements : l'idée était d'évaluer les meilleurs projets afin de leur apporter des financements de l'Union européenne. Je suis également partie en Afghanistan assurer la formation continue de l'ensemble des professeurs afghans. Un collègue s'est également rendu à Istanbul pour une conférence en anglais sur le système éducatif français. Là, nous venons de répondre à un appel d'offre pour évaluer tous les partenariats Comenius en Europe, nous attendons la réponse.
L'idée est de répondre aux différents appels d'offre émanant de la Commission européenne ou de l'Unesco par exemple, en envoyant à chaque fois le collègue le plus compétent.
AEF : Vous vous dites une association à but non-lucratif, mais la plupart des appels d'offre sont suivis de financements ?
Michèle Sellier : Oui, nous insistons sur le fait que notre spécificité est d'être à but non lucratif, exactement dans le même esprit que « médecins sans frontières ». Nous sommes avant tout des bénévoles, nous nous faisons simplement défrayer les frais de voyage et de séjours. Après, nous laissons la liberté à chacun de nos adhérents de se déclarer individuellement en auto-entrepreneurs afin d'être payés. Mais l'un de nos adhérents nous a déjà déclaré ne pas vouloir toucher un centime : il reversera tous les fonds à l'association.
AEF : À qui s'adresse votre association ?
Michèle Sellier : À tous les inspecteurs de l'éducation exerçant ou ayant récemment exercé leurs compétences aux différents niveaux de systèmes éducatifs. Nous accueillons donc des Igen, des IA-IPR, des IEN, des IA-DSDEN, mais aussi des inspecteurs étrangers. L'un de nos adhérents est israélien, et nous sommes en discussion avec des Belges et des Marocains. Notre objectif est que les inspecteurs étrangers créent leur association locale car l'Unesco propose de nous reconnaître comme ONG au bout de deux ans d'existence si nous pouvons justifier de réseaux à l'étranger. Pour l'heure, nous comptons 30 adhérents. Pour adhérer, il faut être parrainé par deux membres de l'association. C'est notre moyen de garantir la compétence de la personne, sa capacité à faire face en milieu difficile et à se mettre à l'écoute des autorités qui sollicitent notre expertise.
AEF : Il existe déjà une organisation qui regroupe les inspections nationales et régionales des différents pays d'Europe compétentes en matière d'éducation, la Sici. En quoi vous différenciez-vous ?
Michèle Sellier : La Sici est beaucoup plus institutionnelle. Elle réfléchit dans des colloques aux problèmes communs que rencontrent les inspections de tous les pays, mais son but n'est pas comme nous d'appuyer des projets et de servir des pays étrangers.