Travaux des groupes de réflexion

Le travail collaboratif dans l’éducation

Dans le domaine des comparaisons internationales, l’enquête TALIS (Teaching And Learning International Survey) lancée en 2018 par l’OCDE, concerne l’exercice professionnel des enseignants et des chefs d’établissement. Un chapitre y est consacré au thème « Encourager la collaboration pour améliorer le professionnalisme ». Cette préoccupation fait écho à plusieurs travaux menés dans différents pays sur le même sujet et s’inscrit dans une réflexion plus large sur les évolutions souhaitables des systèmes éducatifs. Parallèlement, pour ce qui concerne les élèves, l’édition 2015 de PISA a mis en relation leurs performances scolaires et leur capacité à travailler en collaboration.

Il nous a semblé que les membres d’IESF pouvaient apporter une contribution aux débats que ces études sur le travail collaboratif suscitent. Il ne s’agit pas d’ajouter un nouvel article à la liste déjà longue des analyses et observations conduites en France et ailleurs. Notre statut ne nous permettrait pas d’apporter des éléments nouveaux à cette documentation. En revanche, nous pensons que la diversité de nos expériences peut nous permettre de développer une approche globale des interrelations éducatives qui concourent à la mise en œuvre de la formation des élèves.

Nous avons choisi de circonscrire notre projet à l’établissement scolaire, unité de base du système, en l’abordant dans l’ensemble de son fonctionnement. Quels types de travaux collaboratifs peut-on y conduire ? Selon quelles démarches et quelles modalités ? Avec quels objectifs ? À quels niveaux : entre élèves, entre professeurs, entre élèves et professeurs, entre professeurs et équipe de direction ? Comment en évaluer les résultats ? Quelles évolutions dans les pratiques des différents acteurs ces projets entraînent-ils ? Les incitations sont-elles institutionnelles ou internes à l’établissement ? L’utilisation croissante des technologies numériques, accélérée par la pandémie récente, constitue-t-elle un levier, en favorisant le travail en réseau, ou un obstacle, en réduisant les périodes de présence collective ?

Nous souhaitons examiner en particulier les freins existants à ces pratiques, sachant que la France ne figure pas parmi les pays où elles sont le plus observées, et inversement les facteurs favorables à leur développement. Nous mettrons en miroir les expériences menées dans d’autres pays, en les replaçant dans leur contexte afin de repérer les conditions qui, en amont, facilitent leur réalisation : statuts et formation des enseignants et des chefs d’établissement, programmes et curricula, aménagement des locaux, etc.

Ce texte d’orientation servira de base aux premiers échanges du groupe qui sera constitué autour du thème « travail collaboratif dans l’éducation ». La méthode de travail sera définie en fonction des axes principaux retenus par le groupe.
Odile Luginbühl 
odile.luginbuhl@free.fr

Formation professionnelle

Pistes de travail pour le groupe de réflexion sur la formation professionnelle. 24/01/2023

En attente des orientations du gouvernement à partir des 200 propositions des 4 groupes de travail.
En référence aux difficultés rencontrées et aux problématiques présentées par D. Hélard le 18/01.
Priorité aux questions concernant les stages en entreprise / la gratification à l’œuvre dès la rentrée 2023
Appui sur les propositions de l’AFDET (l’apprentissage et l’orientation)

Amélioration de la qualité des stages en entreprise

  • La recherche de l’entreprise par l’élève : comment l’aider ? mobiliser les entreprises au sein des Campus, en appui sur les OPCO, sur les Régions ?
  • Clarifier la distinction voie scolaire / apprentissage auprès des entreprises
  • Améliorer la coopération avec l’entreprise dans la mise en œuvre des périodes en entreprise, coopération enseignants / tuteurs, suivi des élèves pendant le stage, formation des tuteurs,
  • Recherche de la complémentarité entre le LP et l’entreprise concernant les compétences professionnelles, transversales et générales ; à la fois au plan des contenus, des pédagogies et de la construction des référentiels

Autres pistes possibles 

  • Les relations enseignement professionnel, enseignement général et enseignement supérieur
  • L’individualisation des parcours, l’accompagnement, la personnalisation …
  • Le décrochage scolaire et les écoles de seconde chance …
  • Autres …

Calendrier

  • Adoption de la piste privilégiée ; constitution du groupe de travail (24 janvier)
  • Adoption d’une feuille de route par le groupe (réunion en visio vers le 15 février) répartition du travail entre les membres du groupe
  • Réunions de suivi de l’avancement des travaux (mars, avril)
  • Réunion de synthèse des travaux (mi avril)
  • Rédaction du rapport et adoption du rapport (mi mai)
  • Transmission à l’équipe de pilotage de la réforme (fin mai)
Contact : Jean-Raymond Masson 
jr.masson@icloud.com

L’instruction en famille

La loi dite du « séparatisme », publiée le 25 août 2021, fait suite aux discours du président de la République de 2020 qui prônaient le respect des principes républicains. L’article 21 de cette loi, adopté laborieusement, porte notamment sur l’instruction en famille (IEF) et modifie le contexte réglementaire du dispositif. A la simple déclaration sera substituée, après une période moratoire jusqu’en 2024, l’obligation de demander l’autorisation(1) d’instruire en famille. L’obligation d’autorisation vaut dès la rentrée 2022 pour les familles qui scolarisaient leur enfant en circuit normal en 2021-2022.

Des publications d’associations ou de parents permettent d’appréhender le sujet. Selon diverses sources, il semble que près de 60 000 enfants d’âge scolaire obligatoire(2) sont instruits en famille. La DEPP ne publie pas de statistiques précises sur les effectifs en IEF mais, sans que le problème soit apparemment lié, il faut constater que les effectifs des écoles hors contrat dans le1er degré ont été multipliés par plus de 3 entre 2010 et 2019 (cf Repères et références statistiques 2020). C’est pourquoi au-delà de la problématique IEF, il me semblait intéressant de se pencher sur ce phénomène. Par ailleurs, bien que l’IEF soit possible depuis 1882, peu de chercheurs(3) se sont penchés sur le sujet

Il nous a semblé que les membres d’IESF pourraient apporter une contribution aux débats en tentant d’abord de comprendre ce qui préside aux choix des parents qui instruisent en famille. Les familles sont-elles mues par des considérations matérielles, pédagogiques, idéologiques ? Quel est le poids de la défiance croissante à l'égard du système (voir baromètre IFOP de 2021), due à la médiocrité des résultats aux enquêtes internationales, à la succession de réformes inabouties pour la plupart, à la montée des violences en milieu scolaire (harcèlement, etc.) ? Peut-on considérer que la tendance s’inscrit dans un contexte social qui privilégie l’individu sur le collectif, qui refuse le poids des institutions ?

Les autorités publiques disposent-elles de données fiables permettant d’apprécier précisément la valeur de l’instruction en famille (scolarité fluide ; résultats en termes de réussite aux examens ou de parcours scolaires) ? Quelles pistes de réflexion pourraient être suivies pour s’assurer que l’IEF, comme on est en droit de l’attendre, contribue à former un individu capable de discernement et un citoyen responsable ?

Plus généralement se pose ici la question de la survie d’un service public ouvert à tous.

En s’appuyant sur l’expérience professionnelle des membres d’IESF, leur éventuelle confrontation avec l’instruction en famille, sur les contacts et les réseaux qu’ils entretiennent dans les milieux de l’éducation, et en s’intéressant à ce phénomène dans quelques pays étrangers (notamment les Etats Unis, l’Allemagne où il semble que cette pratique ne soit pas autorisée, ou tout autre pays), IESF pourrait apporter un éclairage innovant sur le sujet.

Esquisse de méthodologie

Le questionnement peut être abordé à partir de plusieurs angles :
du côté des parents :
  • quelles sont les raisons, les motivations qui président à ce choix c’est à dire à cette absence de confiance ?
- efficacité du système, qualité des enseignements dispensés ?
- nature des enseignements figurant aux programmes, valeurs de l’école (républicaine, laïque, ouverte à tous) ?
- protection et sécurité de l’enfant qui ne seraient plus assurées ?
- volonté de ne pas être dépendant des contraintes temporelles de l’école ?
- inadaptation au contexte scolaire ( pb de santé) ?
  • Sur quoi se fonde l’instruction délivrée dans la famille ? Qui l’assure ? ( la question sous-jacente est le regroupement d’enfants officiellement instruits dans la famille)
  • comment analyser la multiplication des blogs et les réseaux qui se constituent autour de l’IEF ?
du côté de l’institution :
  • quelle évolution statistique depuis le texte de loi n° 2021-1109 du 24 août 2021 ?
- demande de poursuite de l’IEF, nouvelles demandes
  • quelles sont les procédures arrêtées pour le traitement des demandes  dans les DSDEN?
  • Comment s’effectue le contrôle pédagogique ?
- quels personnels ? Quelles modalités ? Quelles sont les attentes ? quelle utilisation du vademecum ?

Modalités
Les rencontres auront lieu à distance.
Contact : Christian Saint-Lezer  
ch.saintlezer@orange.fr

(1) L’autorisation de l'IEF ne pourra être accordée que pour raison de santé, handicap, pratique artistique ou sportive, itinérance de la famille, éloignement d'un établissement, ainsi qu'en cas de "situation propre à l'enfant motivant le projet éducatif". "L'intérêt supérieur de l'enfant" devra être respecté. 
(2) Sur plus de 12 millions d’élèves de l’enseignement primaire et secondaire (chiffres à affiner)
(3) Bongrand et Glasman, revue française de pédagogie ENS éditions 2018, instruction en famille, exploration sociologique d’un phénomène émergent.